Depuis les premières intuitions de John Michell et Pierre‑Simon Laplace jusqu’aux premières images de M87* et Sagittarius A*, nous avons construit autour des trous noirs une architecture scientifique solide. Mais tout cela ne concerne que l’extérieur : jets, disques d’accrétion, ombres. L’intérieur, lui, reste une énigme. Et si, depuis toujours, nous observions quelque chose de radicalement différent ?Le gravastar, contraction de gravitational vacuum star, est une hypothèse audacieuse née en 2001 des travaux de Pawel Mazur et Emil Mottola. À la place d’un cœur singulier et d’un horizon des événements, cet objet suppose une coquille ultra‑dense autour d’un vide quantique à énergie négative. Un équilibre fragile mais stable, qui mime le trou noir à l’extérieur tout en évitant ses paradoxes.Nous verrons comment ce modèle théorique pourrait laisser des traces détectables : échos gravitationnels dans le signal post‑fusion, absence de singularité, conservation de l’information. Peut‑être qu’un jour, grâce à LIGO, Virgo ou à une image encore plus précise, nous découvrirons non pas un monstre astral, mais une sphère silencieuse, une bulle d’espace‑temps porteuse d’une autre vision de l’univers.