Religions du monde traite de l’actualité religieuse et de sujets de société : les sectes, la recherche spirituelle, mais aussi la religion sur l’Internet. Des portraits nourrissent également cette émission présentée par Véronique Gaymard. *** Diffusions le dimanche à 10h10 TU vers toutes cibles.
Le conclave réuni à Rome a élu un nouveau pape : le cardinal des États-Unis Robert Prevost, qui a aussi la nationalité péruvienne, a pris le nom de Léon XIV. Religions du monde était à Rome pour suivre ce moment, depuis le début du conclave jusqu’à la fumée blanche.
La rapidité de l’élection en 24 heures seulement et quatre tours de scrutin, un de moins que pour le pape François, a surpris tout le monde. Une grande clameur s’est propagée devant la basilique Saint-Pierre de Rome lorsque la fumée blanche s’est élevée de la cheminée au-dessus de la chapelle Sixtine. Une foule s’était massée sur la place Saint-Pierre, puis des milliers de personnes ont déferlé sur les artères alentours, dont beaucoup de Romains venus en courant pour découvrir et apercevoir celui qui est désormais aussi leur évêque.
Robert Prevost, âgé de 69 ans, est un homme discret, souvent présenté comme le plus latino des cardinaux des États-Unis, lui qui a vécu de longues années au Pérou comme missionnaire et dont il a également la nationalité. Il a choisi le nom de LéonvXIV, s’inscrivant ainsi dans les pas de Léon XIII, un pape de la fin du XIXe siècle qui a promu la doctrine sociale de l’Église et une attention particulière aux pauvres et aux ouvriers.
Lorsque le nouveau pape est apparu à la loggia de Saint-Pierre, la foule a lancé des cris de joie, certains étaient en larmes. Dès ses premiers mots, avant sa bénédiction Urbi et Orbi, à la ville et au monde, il a fait référence à la paix, à l’unité de l’Église, appelant à marcher ensemble et à construire des ponts. Il a rendu hommage au pape François dont il était proche et, dans la clameur de la foule, il a salué, en espagnol, son ancien diocèse de Chiclayo au Pérou.
Religions du monde revient sur les temps forts de cette semaine, depuis le conclave jusqu’à l’élection de Léon XIV.
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Abd el-Kader, l’Arabe des lumières, c’est le titre de l’ouvrage de Karima Berger. Avec elle, nous revenons sur cette figure emblématique de la résistance à la colonisation française de l’Algérie au XIXe siècle, mais surtout sur sa dimension spirituelle, lui qui était un mystique musulman, inspiré par le grand penseur soufi arabo-andalous Ibn Arabi (XIIe-XIIe siècle) enterré à Damas, où Abd el-Kader a passé les 28 dernières années de sa vie, tourné vers la lecture, la prière et l’écriture. Un mystique et un humaniste, une figure inspirante aujourd’hui, lui qui disait que l’ignorance était la principale cause des conflits et qui a consacré sa vie au vivre ensemble et à la résistance contre l’extrémisme et l’obscurantisme.
Invitée : Karima Berger, écrivaine, essayiste, vient de publier Abd el-Kader, l’Arabe des lumières (2025, éd. Albin Michel).
Autrice également de : Les Gardiennes du secret sur les femmes dans l’imaginaire musulman, Mektouba (2016, éd. Albin Michel), Les Attentives, un dialogue avec Etty Hillesum (2014, Ed. Albin Michel), L’enfant des deux monde (1998, éd. de l’Aube).
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C’est le cardinal camerlingue Kevin Farrell, désormais chargé de gérer les affaires du Vatican jusqu’à l’élection d’un nouveau pape, qui a annoncé la nouvelle : le pape François est décédé lundi 21 avril à 7h35 à l’âge de 88 ans, au lendemain de sa dernière apparition sur la place Saint Pierre. Très affaibli suite à une longue hospitalisation pour une double pneumonie, il a succombé à un accident vasculaire cérébral. Sa mort a suscité une grande émotion parmi les quelque 1 milliard 400 millions de fidèles catholiques mais aussi au-delà, lui qui tenait à tisser des ponts avec toutes les religions et croyances et qui avait mis les pauvres et les marginalisés au centre de ses discours.
Sur la place Saint Pierre à Rome devant l’imposante basilique du Vatican, la foule s’est pressée pour rendre un dernier hommage au 266è pape, l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, celui qu’on était allé chercher « au bout du monde » comme il l’avait dit depuis le balcon de la basilique Saint Pierre le jour de son élection en mars 2013. En cette année de jubilé (année sainte tous les 50 ans pour l’Église catholique), Rome accueillait déjà de nombreux pèlerins, mais aussi des touristes du monde entier, dont certains ont décidé de rester jusqu’aux funérailles du pape François, qui a été inhumé samedi 26 avril dans la basilique Sainte Marie Majeure. Une basilique qui date du Vè siècle, symbole de l’adoration à la Madonna, la Vierge Marie, qui était si chère au pape François, qui souhaitait une pierre tombale simple : elle est en marbre avec une seule inscription, Franciscus, François en latin.
Les cardinaux du monde entier dont 108 nommés par le pape François continuaient d’arriver à Rome pour se réunir quotidiennement en congrégation générale, afin de prendre des décisions comme les funérailles ou le calendrier des célébrations spéciales pendant les jours de deuil et pour préparer le conclave. Seuls les cardinaux de moins de 80 ans (environ 133 – 2 ont annoncé qu’ils ne viendraient pas) pourront prendre part au vote à huis-clos. Le conclave sera présidé par le cardinal Pietro Parolin, désormais ancien secrétaire d'État au Vatican. Une étape majeure qui pourra commencer après la période de deuil, les « novemdiales » - neuf jours à compter du 26 avril 2025 – soit à partir du 5 mai prochain.
Le pape François est décédé ce lundi 21 avril 2025. Âgé de 88 ans, son état de santé fragile s’était aggravé. Son pontificat aura duré 12 ans un mois et huit jours au cours duquel le « Pape du Sud » sera allé aux confins du monde et aura activé une diplomatie axée sur la paix et le dialogue interreligieux. À cette occasion, nous vous proposons de réécouter l'émission Religions du Monde diffusée le 16 février dernier, sur la diplomatie du pape François, de Lampedusa à la RDC, l'Ukraine et le dialogue avec les musulmans : une émission dans laquelle Véronique Gaymard recevait François Mabille, auteur de Le Vatican, la papauté face à un monde en crise (Éditions Eyrolles).
Alors que le président américain Donald Trump entame son second mandat, le pape François multiplie les appels : plaidoyer pour les réfugiés, les migrants, la préservation de l’environnement… Il dénonce aussi le capitalisme financier et agressif des puissances occidentales, et veut replacer le rôle moral de l’Église sur les questions sociétales comme l’avortement ou la fin de vie.
Mais de quelle manière ce micro-État, qui a donc une nature à la fois religieuse et politique, peut-il peser face aux puissants ?
Invité : François Mabille, professeur de Sciences politiques, spécialiste des acteurs religieux dans les relations internationales, chercheur associé à l’Iris, où il dirige l’Observatoire géopolitique du religieux.
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Dimanche 20 avril, les chrétiens fêtent Pâques qui célèbre la résurrection du Christ, juste après la Semaine Sainte. Cette année 2025, la date de Pâques est commune à tous les chrétiens. Cette coïncidence des calendriers julien (orthodoxes) et grégorien (catholiques, protestants, anglicans…) se produit environ tous les cinq ans. Depuis plusieurs années, les Eglises notamment catholiques et orthodoxes tentent de se rapprocher, par des rencontres œcuméniques (de toutes les confessions chrétiennes).
Le pape François et le patriarche orthodoxe de Constantinople, Bartholomée Iᵉʳ, se sont rencontrés à plusieurs reprises. François a même annoncé en janvier 2025 que l’Église catholique était « disposée à accepter la date de Pâques que tous voudront faire, la date de l’unité », en cette année de jubilé (année sainte tous les 50 ans dans l’Église catholique) et de l’anniversaire des 1700 ans du Concile de Nicée (qui avait approuvé le Credo, la profession de la foi chrétienne, commune à tous).
► Reportages et décryptages auprès de catholiques et d’orthodoxes sur cette fête de Pâques qui constitue le cœur de la foi chrétienne.
Que signifie la notion de « civilisation judéo-chrétienne » ? C’est l’interrogation de l’historienne franco-tunisienne Sophie Bessis dans son essai qui vient de paraître La civilisation judéo-chrétienne. Anatomie d’une imposture (éditions Les Liens qui libèrent, 2025), dans lequel elle dénonce la récupération politique de cette expression apparue dans les années 1980 qui occulte deux millénaires d’antijudaïsme puis d’antisémitisme en Europe, qui exclut l’apport de l’Orient et qui efface l’islam des références culturelles.
Dans la réédition fin 2024 de son livre La double impasse. L’universel à l’épreuve des fondamentalismes religieux et marchands (éditons Riveneuve), Sophie Bessis analyse ces deux fondamentalismes qui veulent imposer une vision du monde exclusive et rigide, une lecture éclairante qui résonne dans la reconfiguration actuelle de l’ordre mondial.
► La civilisation judéo-chrétienne. Anatomie d’une imposture (Éditions Les Liens qui libèrent, 2025)
► La double impasse. L’universel à l’épreuve des fondamentalismes religieux et marchands (Éditions Riveneuve, réédité 2024) – Postface de Souleymane Bachir Diagne
Quelle est la force spirituelle des musiques sacrées du monde ? Quel est leur pouvoir ? Dans cette émission, nous vous invitons à voyager à travers le monde en écoutant ces musiques où se croisent spiritualité, religion, culture et traditions, en compagnie de Gérard Kurkdjian, musicien, auteur du « Grand livre des musiques sacrées du Monde » paru en 2016 chez Albin Michel, et l’un des fondateurs du festival des musiques sacrées de Fès au Maroc qui existe depuis 1994, et de nombreux autres festivals, à Udaipur en Inde, à Erevan en Arménie, dont il est originaire.
Plongée dans la puissance spirituelle de la musique sacrée, avec notre grand invité, Gérard Kurkdjian.
Invité : Gérard Kurkdjian, musicien, spécialiste des musiques sacrées, co-fondateur du festival des Musiques Sacrées de Fès, auteur du « Grand Livre des Musiques Sacrées du Monde » (Éd. Albin Michel, 2016), « Méditations musicales : comment méditer avec les plus belles musiques du monde » (Éd. Dervy, 2019), « Abeilles de l’indicible – recueil de poésies » (Éd. Spinelle, 2021), « Raga de Nuit – Passions sur le Gange » (Éd. Spinelle, 2023), « L’Autre Monde – Poésies » (Éd. Complicités, 2024).
(Rediffusion)
Le ramadan s’achève pour les musulmans avec l’Aïd el-Fitr, selon le calendrier hégirien lunaire. Le ramadan est l’un des cinq piliers de l’islam, et commence à l’heure de la nouvelle lune (à Paris, le début avait été fixé au samedi 1er mars).
Un jeûne depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, sans manger ni boire, sans fumer, sans rapports charnels. Mais aussi et surtout pour se mettre en retrait, méditer, travailler sur soi et se tourner davantage vers Dieu et vers les plus nécessiteux.
Certains, au cours de ce mois sacré pour les musulmans, ont tenu à partager des repas de coupure du jeûne, au coucher du soleil, avec des représentants d’autres religions ou de simples citoyens, malgré le contexte international de guerre, notamment à Gaza.
Ramadan, entre recueillement et partage… Reportage en banlieue parisienne.
Reportage à Ris-Orangis, avec l’imam de la mosquée Mouloud El Ouassia et des fidèles de la mosquée, le rabbin de la synagogue Michel Serfaty qui avait organisé un iftar, avec le « couscous du rabbin ».
Reportage à Stains : repas citoyen / iftar sur le thème de la paix, en présence de représentants des cultes musulman, catholique, juif, protestant... et de nombreux citoyens de la ville.
Entretien avec Kahina Bahloul, l’une des rares femmes imames en France, sur la portée et la signification du ramadan dans le contexte de tension internationale.
En images
La chute du régime de Bachar el-Assad – dont le clan a exercé un pouvoir sanglant pendant 53 ans - a suscité beaucoup d’espoir parmi les habitants et les millions de réfugiés et de déplacés qui avaient fui les combats et les exactions.
14 ans après le début de la révolution syrienne en mars 2011, le pays est exsangue, avec plus de 6 millions de réfugiés qui avaient fui la guerre, plus de 8 millions de déplacés à l’intérieur du pays : une révolte contre la brutalité du régime qui s’est transformée en guerre civile, avec une répression sans merci par la dictature de Bachar el-Assad, l’émergence de groupes armés dont des djihadistes, un conflit qui en 14 ans a fait plus de 500 000 morts et des milliers de disparus.
Dans cette émission, nous nous focalisons sur la mosaïque confessionnelle qui caractérise la Syrie dans cette région complexe, pour tenter de comprendre ce qui se joue pour l’avenir du pays, après l’élan suscité par la chute du régime Assad, mais assombri par des massacres contre les alaouites ces dernières semaines.
Invité en studio :
Joseph Maïla, professeur de relations internationales à l’Essec (Paris), ancien recteur de l’Université catholique de Paris et ancien vice-doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, ancien directeur de la Prospective du Quai d’Orsay (création du pôle « Religions » ).
Intervenants :
- Aghiad Ghanem, docteur en relations internationales à Sciences Po, Franco-syrien, spécialiste des alaouites
- Vincent Gelot, directeur Syrie-Liban pour l’Oeuvre d’Orient, auteur avec Edmond Baudouin de la BD « Syrie, des pierres et de la vie » (Éd. Gallimard BD, 2025).
Reportage dans la région de Lattaquié et Tartous / Mohamed Errami (correspondant de RFI en Syrie).
+ Sons d’archives / sonothèque de RFI.
Alors que le ramadan, l’un des cinq piliers de l’islam, marque ce mois sacré pour les musulmans, nous revenons sur une grande figure du soufisme, Jalal al-Din al-Rûmî, poète mystique musulman du XIIIè siècle (1207-1273), qui continue aujourd’hui encore à drainer des foules vers son mausolée à Konya, en Turquie, où il est enterré.
Jalal al-Din Mohammad Balkhi, connu comme Mevlana (ou Mawlana en persan) qui signifie le Maître, dit Rûmî (du pays de Rum, l’Anatolie au XIIIè siècle), fut un grand maître de l’islam spirituel et un très grand poète de la littérature persane. Il aurait composé plus de 60 000 vers, notamment après sa rencontre décisive avec un derviche errant, Shams de Tabrîz, - shams qui signifie soleil en persan - en qui Rûmî aurait trouvé l’incandescence de Dieu. Une quête et une expérience de l’amour divin, que Rûmî a déclinées dans d’innombrables écrits, dont le fameux « Mathnawi », une exégèse du Coran, et un véritable parcours spirituel.
Invités en studio :
Reportage de notre correspondante Anne Andlauer à Konya, en décembre 2024, lors des célébrations de l’anniversaire de la mort de Rûmî.
Extraits de l’interview réalisée à Istanbul avec Nur Artiran, maître soufie, fondatrice et présidente de la «Rûmi and Sefik Can Foundation for education and culture». La mission de Nur Artiran est de transmettre le message de Rûmi, celui de l’Amour inconditionnel. Autrice de Rûmî, l’épreuve de l’amour (traduit en français aux Éd. Bayard 2020).
Comment se reconstruire lorsqu’on a été victime d’agressions sexuelles par une personne représentant l’Église catholique, des actes irréparables et destructeurs ? C’est un processus long et douloureux, qui commence par l’écoute et la reconnaissance des violences subies. Pour la première fois, une journée mémorielle était organisée à Paris, le 1er mars 2025, entre jésuites de la Compagnie de Jésus, et victimes, agressées par des prêtres jésuites.
Ce temps mémoriel a été organisé collectivement, entre prêtres jésuites et personnes victimes d’agressions sexuelles de France et de Belgique, un collectif d’une douzaine de personnes dont certaines victimes sont restées murées dans le silence pendant plus de 30 ans, n’osant parfois que très récemment donner le nom de leurs agresseurs.
« Nous avons eu peur, nous avons eu honte », a déclaré une de ces personnes victimes, « aujourd’hui il faut que la peur et la honte changent de côté ».
Des témoignages forts et un partage d’émotions et de récits qui peuvent aider à la libération de la parole d’autres victimes.
Avec :
Victimes d’agressions sexuelles par des prêtres jésuites :
- Jean-Marc Turine (Belgique), auteur de « Révérends pères », paru en 2022 (Esperluète éditions), victime de prêtres jésuites qui étaient professeurs au Collège Saint-Michel, alors qu’il était jeune adolescent
- Christine (France), victime du prêtre jésuite Jean Fournier, lors de retraites spirituelles
- Beemal (Belgique), victime d’un prêtre en Belgique, Marc de Clercq, alors qu’il était enfant
- Roland (France), victime d’un prêtre jésuite en France alors qu’il était enfant, Louis Mouren (décédé en 1985), qui fut responsable de l’association « Les liens Brisés », dont la Compagnie de Jésus a lancé un appel à témoin en février 2025 pour tenter de retrouver d’éventuelles autres victimes.
Compagnie de Jésus :
- Thierry Dobbelstein, supérieur provincial des jésuites d’Europe occidentale francophone (France, Belgique, Grèce, Maurice)
- Agnès Delépine, laïque, responsable de la cellule écoute et prévention des abus (Compagnie de Jésus, Province d’Europe occidentale).
- Contact pour la cellule écoute en cas d’abus sexuels par des jésuites.
- Lien vers Lutte contre les abus sexuels : où en sont les jésuites ? - Jésuites.
- Fédération Protestante de France : numéro national (France) d’appel pour victimes et témoins de violences au sein du protestantisme (opérationnel depuis mars 2025): +33 1 80 52 33 89.
- Livre « Comprendre et lutter contre les violences en protestantisme » (publié mars 2025) : Comprendre et lutter contre les violences en protestantisme – Éditions Bibli'O.
Invité exceptionnel dans cette émission consacrée à l’Ukraine après trois ans de guerre : le métropolite Emmanuel de Chalcédoine, du Patriarcat œcuménique de Constantinople, premier siège ecclésial de l’Église orthodoxe, qui travaille aux côtés du Patriarche de Constantinople, Bartholomée 1er. Nous évoquons la question complexe des églises orthodoxes dans la guerre et de l’unité des églises.
L’Ukraine entre dans sa 4è année de guerre contre la Russie après l’invasion à grande échelle de son territoire le 24 février 2022, qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts. Une guerre qui a commencé, il y a 11 ans, après la révolution de Maïdan et l’annexion de la Crimée et d’une partie du Donbass par la Russie.
Depuis l’élection de Donald Trump aux États-Unis, son « plan » de paix et son ouverture à la Russie, comment en Ukraine vit-on la guerre et ce brusque revirement des alliances qui peut entamer l’espérance ?
Les Ukrainiens peuvent-ils garder cette espérance et comment les églises peuvent-elles contribuer à maintenir ce fil qui s’effrite ? Quelle unité possible des églises alors que le conflit les a entrainées dans la division ?
Avec :
- Emmanuel de Chalcédoine, métropolite de l’Église orthodoxe du Patriarcat œcuménique de Constantinople, auprès de Bartholomée 1er, Patriarche de Constantinople, auteur de « Libres enfants de Dieu » (Éd. Cerf, 2025), « L’Esprit de Jérusalem » (Éd. Cerf, 2014)
- Jean-François Colosimo, éditeur – éditions du Cerf, essayiste, auteur de « Occident, ennemi mondial N°1. Russie, Turquie, Iran, Inde, Chine. Pourquoi tant de haine ? » (Éd. Albin Michel, 2024), « La crucifixion de l’Ukraine, mille ans de guerres de religions en Europe » (Éd. Albin Michel, 2022).
Témoignages :
- Constantin Sigov, philosophe, directeur du Centre européen à l’Université Mohyla de Kyiv, auteur de « Le courage de l’Ukraine » avec Anne-Marie Pelletier (Éd. Cerf, 2023)
- Mychajlo Dymyd, théologien gréco-catholique ukrainien, professeur à l’Université de Lviv, archiprêtre mitré de l'Église Gréco-Catholique Ukrainienne, docteur en droit canonique oriental et aumônier du Maïdan
- Aumôniers qui travaillent près du front dans le Donbass, reportage de l’envoyée spéciale de RFI Anastasia Becchio avec Boris Vichith.
Les persécutions religieuses ont connu une augmentation l’an dernier (2024), envers les communautés chrétiennes selon l’index publié en janvier 2025, mais aussi envers les musulmans notamment en Inde… Cette tendance à la hausse est observée dans plusieurs régions dont la zone sahélienne en Afrique. Témoignages croisés du Nigeria, du Burkina Faso et d’Inde dans cette émission.
Quelle diplomatie le Vatican tente-t-il de promouvoir à l’ère du pape François ? Ce micro État à la fois religieux et politique veut conserver une puissance morale et peser comme médiateur dans des crises, avec une grille de lecture du monde situé dans l’hémisphère Sud, depuis l’élection du pape argentin en 2013.
Alors que le président américain Donald Trump entame son second mandat, le pape François multiplie les appels : plaidoyer pour les réfugiés, les migrants, la préservation de l’environnement… Il dénonce aussi le capitalisme financier et agressif des puissances occidentales, et veut replacer le rôle moral de l’Église sur les questions sociétales comme l’avortement ou la fin de vie.
Mais de quelle manière ce micro État, qui a donc une nature à la fois religieuse et politique, peut-il peser face aux puissants ?
Invité en studio :
► François Mabille, professeur de Sciences politiques, spécialiste des acteurs religieux dans les relations internationales, chercheur associé à l’IRIS, où il dirige l’Observatoire géopolitique du Religieux.
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À l’occasion du 80è anniversaire de la libération du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau le 27 janvier 2025, Religions du Monde vous propose de réécouter l’épisode consacré au silence du Vatican pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Le Vatican a ouvert en 2020 les archives du pontificat de Pie XII – Eugenio Pacelli - (souverain pontife de 1939 à 1958), très contesté pour son silence face à la Shoah, l’extermination des Juifs, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Cet accès aux archives « secrètes du Vatican » pour la période 1939-1958, autorisée en 2019 par le pape François, a constitué un événement majeur pour nombre d’historiens qui ont pu avoir accès à des millions de documents relatifs au pontificat de Pie XII qui traverse la période de la Seconde Guerre Mondiale, les débuts de la guerre froide et les mouvements de décolonisation.
L’historienne Nina Valbousquet s’est plongée pendant plus de trois ans dans des milliers de documents, pour les décrypter, les croiser, en se concentrant sur la période la plus sombre, celle de l’attitude du Vatican face au nazisme et plus largement envers les Juifs.
À quels dilemmes le Vatican a-t-il été confronté ? Pourquoi ce silence et cette ambivalence entre charité et préjugés antisémites multiséculaires ?
Ancienne membre de l’École française de Rome, l’historienne qui fréquente les archives du Vatican depuis 2012 a publié en 2024 « Les âmes tièdes. Le Vatican face à la Shoah », aux éditions La Découverte, un ouvrage issu de ses années de recherches qui donne un éclairage sur les enjeux religieux, politiques, culturels, humanitaires du Vatican pendant cette période.
Invitée : Nina Valbousquet, historienne, ancienne membre de l’École française de Rome, auteure de : « Les âmes tièdes. Le Vatican face à la Shoah », (éd. La Découverte, 2024) ; Catholique et antisémite. Le réseau de Mgr Benigni. Rome, Europe, États-Unis, 1918-1934 (CNRS Éditions, Paris, 2020).
A dirigé « Le Vatican, l'Église catholique et la Shoah » (Revue d'histoire de la Shoah, n° 218, octobre 2023) Chercheuse associée au Centre de Recherche Français à Jérusalem (CRFJ) Commissaire scientifique de l’exposition « Á la grâce de Dieu, les Églises face à la Shoah » présentée du 17 juin 2022 au 26 février 2023 au Mémorial de la Shoah à Paris.
Au Brésil, le candomblé est l’une des religions afro-brésiliennes vivantes dans le pays, en particulier, à Salvador de Bahia où elle s’est développée pendant la colonisation portugaise et qui est devenue un instrument d’émancipation des Noirs.
Les orixás (ou orishas), les dieux originaires d’Afrique en particulier les Yorubas du Nigeria et du Bénin, incarnent les forces de la nature et des esprits des ancêtres et dans un syncrétisme particulier, les saints catholiques ont été intégrés et associés eux-mêmes à des divinités.
Les adeptes du candomblé ont régulièrement subi des persécutions, encore aujourd’hui, dans un pays où les églises évangéliques se sont largement développées. Et ces religions afro-brésiliennes ont aussi retraversé l’Atlantique, pour circuler sur le continent européen où elles trouvent un succès étonnant.
Invités en studio :
- Sara Clamor, docteur en Anthropologie sociale et ethnologie de l’EHESS, l’École des Hautes Pratiques en Sciences Sociales, auteure de « Les orixás dansent en Europe » (Éd. Karthala, 2024)
- Stéphane Herbert, photographe, arpente depuis plus de 30 ans le Brésil et notamment Salvador de Bahia et les communautés spirituelles du candomblé, auteur de « Rituels du Brésil », un ouvrage de photos pour illustrer la capoeira, le candomblé et le carnaval (Éd. Hémisphères).
Reportage dans un terreiro (maison du candomblé) près de Rio de Janeiro, de notre correspondante au Brésil, Sarah Cozzolino.
Au Bénin, le culte vodoun honore la puissance des éléments, l’eau, la terre, l’air, la foudre et on invoque les ancêtres, pour améliorer sa vie. Les croyances traditionnelles en ces forces du monde invisible sont très ancrées avec un vaste panthéon des dieux, des ancêtres que l’on invoque et l’oracle, le fa, l’art divinatoire, que l’on consulte. C’est l’une des religions endogènes qui, depuis 1993, est célébrée le 10 janvier.
Des pratiques ancestrales qui ont été longtemps interdites par les puissances coloniales. Le christianisme qui s’est implanté à partir de la moitié du XIXè siècle au Bénin a considéré les rites de ces religions traditionnelles comme de la sorcellerie maléfique, diabolique, notamment le vodoun qui a été stigmatisé.
Aujourd’hui, les temples vodoun, les églises catholiques, protestantes, évangéliques et les mosquées cohabitent pacifiquement, le christianisme et l’islam ont d’ailleurs intégré la culture traditionnelle dans leurs pratiques, ce qu’on appelle l’inculturation.
Mais beaucoup de fidèles naviguent entre le vodoun et les autres religions, notamment vers le christianisme qui poursuit sa quête d’évangélisation. Comment réagit-on de part et d’autre ? Reportage au Bénin à la rencontre de fidèles et de représentants de toutes les religions.
Reportage au Bénin, d’Abomey à Ouidah, où depuis 1993, le 10 janvier, le pays célèbre les religions endogènes, dont le vodoun ou vaudou, qui honore les puissances des éléments, la terre, l’air, l’eau, la foudre : un vaste panthéon organisé, hiérarchisé, avec des rituels, des liens forts avec la nature et avec les ancêtres, avec le monde de l’invisible que l’on invoque : on y puise ce qui peut répondre à tous nos questionnements et pour obtenir la bienveillance des dieux.
Les pratiques, les invocations des dieux, par les rites avec cérémonies, chants, danses et offrandes, permettent de garder un équilibre entre les forces, de les diriger ou de les contrer et de maintenir une harmonie entre les groupes sociaux, en respectant des règles strictes et de répondre aux problèmes existentiels. Tout cela, guidé par le Fa, l’art divinatoire, l’oracle que l’on consulte.
Cette année, deux jours fériés ont été décrétés par le gouvernement du président Patrice Talon qui a lancé en 2024 les « Vodun Days », dont l’édition 2025 s’est déroulée pendant 3 jours à Ouidah sur la côte sud. Objectif : valoriser et se réapproprier la culture vodoun et la faire découvrir au monde entier, en développant le tourisme culturel.
Pour l’historien Gabin Djimassé, originaire d’Abomey, lui-même initié au vodoun, très engagé dans la conservation du patrimoine culturel, « le vodoun est la réponse que nos anciens ont donnée aux trois questions fondamentales que tous les peuples du monde se posent, à savoir : qui sommes-nous ? Où sommes-nous ? Et d’où venons-nous ? Nous sommes tenus de vouer un culte aux différents éléments de la nature, afin d’accéder à cette force que nous ne maîtrisons pas, que nous ne voyons pas et qui s’impose à nous, dans notre environnement. C’est ça le vodoun. »
Reportage à l’occasion de la fête des religions endogènes célébrée, le 10 janvier 2025.
L’ancienne Hispaniola, aujourd’hui Haïti et Saint-Domingue, conquise en 1492 par les Espagnols qui ont décimé les populations amérindiennes, a vu affluer dès le XVIe siècle des milliers d’esclaves du continent africain, soumis à de terribles souffrances, qui ont apporté avec eux une diversité de cultures, de langues, de croyances et de religions, dont le vaudou présent en Afrique de l’Ouest, notamment dans l’ancien royaume du Dahomey, aujourd’hui le Bénin. (Rediffusion)
Le vaudou haïtien, à la fois culture, religion et identité, est devenu le socle de l’émancipation des Haïtiens, devenus indépendants en 1804, et reste aujourd’hui très présent, un refuge aussi dans les périodes les plus sombres.
À l’occasion de l’exposition intitulée Zombis, la mort n’est pas une fin au Musée du quai Branly à Paris, nous nous plongeons dans les spécificités du vaudou haïtien, ses racines africaines, un syncrétisme fort de la religion catholique imposée par la force aux esclaves et les croyances ancestrales des populations autochtones, les Taïnos, les Caraïbes, les Arawaks que les esclaves en fuite, les Noirs-Marrons, ont côtoyés. Loin des mythes et des clichés du cinéma de Hollywood, qui mélange zombis et vampires, et des préjugés de sorcellerie et de rites magiques qui ont dénigré le culte, cette exposition veut revenir à l’essence et aux origines du vaudou haïtien.
Invités :
DIAPORAMA
Qu’est-ce que la mode peut avoir en commun avec la religion ? La mode comme phénomène globalisant, qui concerne l’individu et la collectivité, avec ses dogmes et ses rites, dans une société où la question de l’éthique dans une société mondialisée prend de l’ampleur. Nous en parlons avec le théologien dominicain Alberto Fabio Ambrosio, auteur de Mode et religion, habiller le sacré, sacraliser le look.
Invité en studio : Alberto Fabio Ambrosio, théologien dominicain, spécialiste de la mystique musulmane, professeur de théologie et d’histoire des religions à la Luxembourg School of Religion & Society, directeur de recherche au Collège des Bernardins à Paris, professeur invité à l’université de Bologne ; co-directeur du séminaire « Écologie de la mode, vers de nouvelles vertus » au Collège des Bernardins (2024).
Auteur de Théologie de la mode, Dieu trois fois tailleur (Éd. Hermann, 2021)
Et auteur de Mode et religion. Habiller le sacré, sacraliser le look (Éd. Hermann, 2024)
Les Gospels sont nés aux États-Unis dans une Amérique ségréguée, comme le décrit Sébastien Fath, spécialiste du protestantisme : « L’histoire de ce genre musical prend sa source dans le commerce triangulaire des esclaves, la colonisation, puis la décolonisation et les flux d’immigration Sud-Nord. » (Rediffusion)
Les Gospels ont circulé vers les Caraïbes, l’Afrique de l’Ouest et la France. Une histoire qui s’inscrit dans la colonisation puis dans le processus postcolonial, la circulation entre les continents et entre les cultures. « En tant que composante, aujourd’hui, de ce que l’on décrit de plus en plus communément comme les Afrocultures transnationales, ce Gospel francophone qui s’est déployé en Afrique de l’Ouest et dans les Caraïbes ne construit pas seulement ses référentiels par rapport à la Black Culture états-unienne. Tel qu’il s’exprime dans les répertoires du Gospel francophone, ou simplement dans ses modes de présentation, il regarde plutôt vers l’Afrique et les Caraïbes, sans renier pour autant l’importance fondatrice du référentiel de l’émancipation de l’esclavage. »
Gospels et Francophonie, avec Sébastien Fath en studio et en musique.
Invité en studio :
Sébastien Fath, historien, spécialiste du protestantisme, membre du Groupe Sociétés Religions Laïcités (Laboratoire de recherches du CNRS et de l’École Pratique des Hautes Études).
Quel dialogue est possible entre hindouisme et christianisme ? Comment vivre l’hindouisme et éviter son instrumentalisation par les politiques ? L’ouvrage de Yann Vagneux, Une émulation de sainteté, hindouisme et christianisme en dialogue (paru aux éditions Desclée de Brouwer) est une invitation à ces échanges. (Rediffusion)
« Ce livre voudrait convoquer le meilleur des traditions hindoues et chrétiennes ou plutôt, il voudrait laisser l’hindouisme convoquer le meilleur du christianisme et vice versa, le tout dans une émulation de sainteté qui donnera à ce départ vers l’inconnu une fécondité insoupçonnée ». Une plongée dans l’hindouisme et la ville sainte de Bénarès, créée selon les croyants par le dieu Shiva, posée sur le Gange, fleuve sacré de l’hindouisme.
Invité en studio : Yann Vagneux, prêtre des Missions étrangères de Paris, qui vit depuis 15 ans à Bénarès au cœur du quartier des brahmanes, très engagé dans le dialogue interreligieux, auteur de Une émulation de sainteté (Éditions Desclée de Brouwer).
Entretien avec Christophe Jaffrelot, professeur à Sciences Po, directeur de recherches au CNRS, professeur invité au King’s College à Londres, auteur de L’Inde de Modi, national-populisme et démocratie ethnique (Éditions Fayard).
Le monde actuel, avec son accélération technologique, ses défis sur les individus et les guerres destructrices nous presse et nous brutalise… L’espérance reste une lueur à conserver, pour redonner du sens, nous dit Yann Boissière, rabbin et fondateur des Voix de la Paix, dans son dernier ouvrage, « Le devoir d’espérance, faire face à la crise spirituelle ».
En cette fin d’année mouvementée dans le monde entier, cette émission donne la parole à des écrivains et des poètes de plusieurs confessions religieuses qui nous livrent leur regard sur cette espérance qui nourrit le cœur des humains.
Invité en studio :
Yann Boissière, rabbin libéral de la synagogue Beaugrenelle à Paris, fondateur et président de l’association « Les voix de la paix », auteur de« Le devoir d’espérance, faire face à la crise spirituelle » (Éd. Desclée de Brouwer, 2024)
Participation de :
- Lama Jigmé Thrinlé Gyatso, moine bouddhiste, poète, co-président de l’Union Bouddhiste de France
- Karima Berger, écrivaine franco-algérienne, musulmane, autrice de : « Les gardiennes du secret. Les grandes figures féminines de l’imaginaire musulman » (Éd. Albin Michel, 2022), présidente du salon Écritures et Spiritualités
- Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais, musulman, professeur de Philosophie et de Littérature, et directeur de l’Institut d’études africaines à l’Université de Columbia à New York, auteur de nombreux ouvrages dont le dernier : « Universaliser. Pour un dialogue des cultures » (Albin Michel, 2024)
- Anne Soupa, théologienne catholique, autrice avec Christine Pedotti de : « Espérez ! Manifeste pour la renaissance du christianisme » (Éd. Albin Michel, 2022)
- Gérard Kurkdjian, musicien, spécialiste des musiques sacrées du monde, vient de publier « L’Autre monde – Poésies » (Éd. Complicités, nov 2024) : lecture en musique de son poème « La danse des astres ».
La cathédrale Notre-Dame de Paris rouvre au culte et aux visiteurs ce dimanche 8 décembre 2024, cinq ans après le terrible incendie qui l’avait ravagée, le 15 avril 2019 et la forte émotion que cette catastrophe avait suscitée dans le monde entier. Une messe d’inauguration et de consécration de l’autel est célébrée dimanche à 9h30 TU - après un office plus politique samedi 7 décembre après-midi en présence de responsables religieux et de chefs d’Etat dont le président français Emmanuel Macron qui devait prononcer un discours sur le parvis de Notre-Dame.
« Religions du Monde » sera exceptionnellement diffusée en direct à 10h10 TU pour vous faire vivre ce moment sur RFI, avec des interviews et reportages et des éclairages sur les chants et la liturgie.
La pierre a été nettoyée et a retrouvé son éclat, la cathédrale restaurée est plus lumineuse, « comme personne ne l’avait jamais vue », nous dit même l’architecte en chef de monuments historiques, Philippe Villeneuve : « Notre-Dame va livrer au monde une image qu’aucun vivant n’a jamais vue ». Un défi immense, grâce à une symphonie orchestrée entre tous les métiers et les compagnons qui sont intervenus sur le chantier, à l’instar d’Arnaud Morançais, tailleur de pierre : « On a tous travaillé en même temps, on avait vraiment l’impression d’être des bâtisseurs dans un chantier de construction de cathédrale ».
Pour Philippe Jost, président de l’établissement public « Rebâtir Notre-Dame » - qui a succédé au Général Georgelin décédé en août 2023, « c’est l’aboutissement d’une aventure humaine collective qui nous a unis tous autour de ce monument qui a une âme. C’est un monument qui parle au monde entier : c’est un sanctuaire, avec cette dimension qui transcende, mais c’est aussi un monument patrimonial extraordinaire par sa beauté, ce qu’il représente dans l’histoire de l’art, mais c’est aussi un monument qui raconte Paris et l’histoire de France et je pense que tout cela contribue à l’âme de ce monument ».
Le Recteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, qui a été ordonné prêtre dans cette cathédrale, il y a 34 ans, a pu visiter le chantier à plusieurs reprises, il attend avec impatience la réouverture au culte. « J’ai vibré lors de l’incendie, je pense que de retrouver le peuple de Paris avec ses pasteurs pour célébrer ensemble la joie de la vie chrétienne est une occasion d’espérance et d’action de grâce immense ».
Invité en studio :
Arnaud Alibert, rédacteur en chef à La Croix, prêtre assomptionniste.
Intervenants :
- Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques, en charge de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris
- Philippe Jost, président de l'établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
- Mathieu Lours, historien des cathédrales, spécialiste de l’architecture des édifices religieux, de leurs usages liturgiques, sociaux et politiques. Auteur de plusieurs ouvrages, « La grâce des cathédrales. Une esthétique du sacré » (Éd. place des Victoires), « Au temps des cathédrales » (Éd. du Cerf), « Les Résurrections de Notre-Dame » (ouvrage collectif, Éd. place des Victoires), le livre officiel de la restauration « Rebâtir Notre-Dame de Paris » (Éd.Tallandier).
- Pascal Larsonneur, compagnon, chef sculpteur
- Arnaud Morançais, compagnon, tailleur de pierre
- Visiteurs et fidèles français et vénézuéliens devant le parvis, avant la réouverture.
Pour aller plus loin :
Numéro 7 de La Fabrique de Notre-Dame (le magazine du chantier de la restauration).
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